Publié le 6 Feb 2018 - 12:59
PROJET D’ABATTOIRS A SEBIKHOTANE

4 900 propriétaires de parcelles en passe d’être dépossédés

 

Des attributaires et propriétaires de 4 900 parcelles de Sébi Gare sont sur le point de perdre leurs biens. En lieu et place de résidences, il est prévu la construction d’un abattoir et d’un marché de bétail visant à délocaliser le foirail de Dakar. Depuis quatre années, les personnes concernées se démènent comme ils peuvent, afin de ne pas perdre leurs parcelles. Réunis en assemblée générale hier sur le site, ils ont dénoncé le flou qui entoure le projet.

Selon le porte-parole, les impactés croyaient l’affaire résolue. Ce qui est loin d’être le cas, au vu des derniers développements. ‘’A notre grande surprise, un bon jour, le préfet, en compagnie du maire de Sébikotane et d’éléments de la Dscos, a fait irruption sur les lieux pour nous annoncer que le projet est plus qu’à l’ordre du jour. Et ce site qui abrite nos terrains est bel et bien choisi. Ce qui est inadmissible lorsque l’on sait que nous sommes dans un lotissement administratif, l’un des plus réguliers de Dakar’’, s’indigne Amadou Mbaye. Alors que, rappelle-t-il, le décret 1491 du 16 octobre 2015 autorisant l’implantation du projet parle d’un site de 23 hectares situé à Diamniadio et non à Sébikotane. Dès lors, fait savoir le porte-parole des manifestants, ‘’c’est purement et simplement de l’expropriation’’. ‘’Une tentative délibérée de certaines autorités de nous déposséder de nos parcelles’’, renchérit-il.

Ces attributaires des séries R et S du lotissement administratif de Sébi Gare, armés de leurs documents administratifs, accusent l’administration de ‘’tergiversation’’. ‘’Depuis lors, aucun document ne nous a été adressé. Ce qui veut dire qu’il y a une velléité d’accaparement de nos parcelles. Car dans le décret, il est clairement indiqué Diamniadio et non Sébikotane’’, précise Amadou Mbaye. Ce dernier se désole du fait que les différentes correspondances adressées au président de la République, au Premier ministre, au ministre de l’Economie et des Finances, au médiateur de la République ainsi qu’à l’Ofnac n’ont rien changé. Il invite ainsi le chef de l’Etat à trancher la question. ‘’Il est inadmissible de vouloir déloger des humains pour loger des animaux. Le site est déjà habité. Il y a même une mosquée’’, tonne-t-il.

Abdoulaye Bass dit avoir acquis sa parcelle depuis 1988. par conséquent, prévient-il, il ne cédera pas son bien au profit d’investisseurs étrangers, plus précisément des Indiens. D’un ton plein de rage, il fait savoir que la situation est causée par des ‘’fonctionnaires véreux, tapis dans leurs bureaux et qui ne cherchent que de l’argent’’. Il en veut pour preuve ‘’leur refus de nous signer nos baux’’. Lui et ses compagnons d’infortune demandent par ailleurs aux autorités municipales de Sébikotane de se signaler.

PAPE MOUSSA GUEYE (Rufisque)

 

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