Publié le 6 Jan 2021 - 17:29
AUDIT DU FICHIER ELECTORAL

Les exigences du PDS 

 

L’audit du fichier électoral va bientôt démarrer, pour garantir la fiabilité des prochains scrutins au Sénégal. La Commission électorale va, en ce sens, se réunir très prochainement pour se pencher sur la liste des experts proposés. Pendant ce temps, le PDS, absent à ces concertations, exige son implication dans l’audit du fichier électoral. 

 

La Commission politique du dialogue national reprend du service. Et en perspective des prochaines Locales, un point important pour l’opposition et les non-alignés sera très prochainement à l’ordre du jour des concertations. Ces parties prenantes, qui ont toujours exigé l’audit du fichier électoral pour la ‘’fiabilité’’ des élections, seront bientôt satisfaites. En effet, hier, la Commission politique a rencontré le cabinet Era, chargé de la proposition des experts qui seront retenus pour mener cet audit. Contrairement aux informations véhiculées, les membres de la commission n’ont pas encore rencontré les acteurs chargés de cet audit.

Ainsi, d’après Saliou Sarr du pôle de l’opposition, les travaux se poursuivront lundi prochain, en vue de valider les profils proposés.  

Ainsi, la commission aura besoin de 5 évaluateurs et 4 auditeurs pour réaliser cet audit. Seulement, indique le plénipotentiaire des non-alignés, aucune nationalité n’a encore été retenue, car la commission n’a pas encore validé la liste des experts. ‘’Nous avons défini des profils très pointus pour que nous soyons sûrs que le travail qui sera fait nous permettra d’avoir un processus électoral fiable et un fichier incontestable. Des profils qui répondent aux standards internationaux, c’est-à-dire ce qui se fait dans n’importe quel pays avancé au plan démocratique’’, précise Déthié Faye.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) qui s’est retiré du Front de résistance nationale (Frn) partie prenante de la Commission politique du dialogue, a adressé au ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome une lettre en ce sens. Dans la missive signée par le chargé des élections Cheikh Dieng, les libéraux relèvent que le fichier électoral ne peut garantir la transparence que si les formations politiques sont associées à son élaboration. Les partisans de Me Wade exigent ainsi son implication dans les travaux en tant que le parti d’opposition le plus représentatif du pays et seul parti fort d’un groupe parlementaire d’opposition au sein de l’Assemblée nationale.

‘’En conséquence, le PDS réclame une place pleine et entière dans le processus d’audit du fichier électoral et de réforme des lois électorales, en dehors de toute coalition de partis. En effet, l’ensemble des partis politiques présents à l’Assemblée nationale et qui ont donc fait la preuve de leur représentativité électorale, devraient être représentés au moins par deux (2) membres au sein de la commission chargée du pilotage de l’audit’’, souligne le document.

A ce propos, le plénipotentiaire des non-alignés estiment qu’aucune formation politique n’est encore exclue des travaux d’audit, car il s’agit, à ses yeux, d’une question centrale. D’après Déthié Faye, les choix ne se font pas sur la base de nationalité, mais plutôt de profil compétent.

‘’Au niveau de la Commission politique, toute entité confondue, nous voulons être conséquents et cohérents avec nous-mêmes. Nous avons dit que dès l’instant que le processus où le fichier électoral est contesté, cela ne peut pas permettre des élections transparentes, il ne sert à rien d’aller à des élections où des gens seront élus et que personnes ne sera d’accord avec les résultats obtenus’’.

Dans sa lettre adressée au successeur de Aly Ngouille Ndiaye, le PDS rappelle qu’il avait produit, au lendemain des élections législatives de 2017, un livre blanc retraçant les nombreuses manipulations frauduleuses qui ont permis une victoire illégitime de la coalition BBY, lors des élections législatives du 30 juillet 2017, et exigé un audit du fichier électoral volontairement piégé par le régime en place pour s’assurer une victoire sans coup férir, à tout type d’élection.

A l’issue des dernières élections législatives, s’indigne Cheikh Dieng, un simulacre d’audit du fichier électoral avait été organisé par le régime, dans une démarche unilatérale rejetée par les libéraux. ‘’Comme vous le savez déjà, notre parti n’a cessé d’exiger son implication dans l’ensemble du processus électoral, notamment l’audit du fichier et du processus électoral ainsi que dans le processus de confection et de distribution des cartes d’électeur et l’affection des électeurs dans les centres et les bureaux de vote. Contrairement à ce qui se passe depuis 2012, l’Etat de droit et la démocratie exigent la mise en place d’un organe véritablement indépendant pour organiser les élections, la validation publique des listes électorales par les populations et l’accès des partis politiques à la liste et carte électorales définitives bien avant le scrutin’’.

Les partisans de Me Wade dénoncent, en outre, la démarche unilatérale du régime en place qui a permis, d’après eux, d’imposer à la classe politique un parrainage ‘’fantaisiste, malgré l’avis défavorable unanime de tous vos adversaires et des démocrates. Ce parrainage dont le résultat avait été annoncé d’avance par le Premier ministre de l’époque, a permis d’éliminer injustement la plupart des candidats pour n’en garder que ceux que vous aviez choisis d’avance et dont d’ailleurs, certains viennent de rejoindre la majorité présidentielle’’.

HABIBATOU TRAORE

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